La boxe thaïlandaise, est un sport d’art martial réputé dans le monde entier. Il puise ses réserves et sa philosophie dans les pratiqu…La boxe thaïlandaise, est un sport d’art martial réputé dans le monde entier. Il puise ses réserves et sa philosophie dans les pratiques martiales ancestrales et traditionnelles. Patrice Désolière, expert en la matière, nous parle de son aventure au sein de l’ASCAM.**

Quel est ton parcours Patrice ?

J’ai débuté la boxe thaïlandaise en 1985 grâce à mon ami Fred Boigeol. Les débuts furent difficiles pour accéder à la compétition, car il n’était pas toujours facile de se faire remarquer par l’entraîneur. Après quelques années de pratique et mon changement de situation professionnel, j’ai pu enfin réaliser mon rêve de monter sur le ring et de me fixer un but, comme tout boxeur, le titre de champion de France. Le président et entraîneur m’avait surnommé "dieselnoi", le nom d’un des grands champions de Thaïlande, le légendaire dieselnoi Chor Thanasukarn. C’était un honneur d’être identifié à ce grand boxeur invaincu au pays du Muay thaï (boxe thaï en France), le roi du coup de genou. A la  suite du championnat Auvergne Rhône Alpes, et de la coupe FFBT, je suis arrivé en finale du championnat de France classe A. Malheureusement l’année du championnat, Daniel a été grièvement touché par un accident, un coup dur pour lui comme pour nous tous. Cette année-là  je me suis retrouvé seul sans l’aide de personne, et j’ai dû prendre la décision de reprendre le flambeau en tant qu’entraîneur, pour perpétuer l’existence de l’ASCAM.

Pourquoi la boxe Thaï ?

Parce que la boxe thaï est imprégnée de la philosophie de vie et des valeurs. Déjà plus jeune je voulais pratiquer un art martial, j’étais fan de Bruce Lee et de Rocky comme mon ami Fred Boigeol, que j’ai connu dans le monde de la nuit. C’est lui qui m’a fait découvrir ce sport, et qui m’a donné l’envie de m’investir et de continuer dans cette voie. Je n’ai pas eu une enfance toujours facile, j’avais besoin de me prouver à moi-même que je pouvais réussir, j’avais enfin trouvé ma voie. La boxe thaïlandaise m’a permis de me canaliser, d’apprendre et d’acquérir de vraies valeurs et une certaine confiance en moi ce qui m’a permis d’affronter bien des parcours difficiles dans la vie.

Peux-tu nous expliquer la différence avec les autres boxes ?

Nous utilisons la saisie au corps à corps synonyme de lutte debout, les projections, coups de genoux, coups de coude, blocages tibia, coups retournés  et sautés, pieds, poings, genoux, coudes, un art de combat plus que complet.

Tu es un compétiteur, mais tu n’en oublies pas les valeurs de respect. C’est important pour toi n’est-ce pas ?

Très important, c’est la première chose que l’on se doit d’enseigner aux nakmuays (élèves). Les valeurs sont dictées par le muay thaï (boxe thaï en France) : maîtrise, courage, moralité, fair Play, respect, honneur, loyauté, humilité. La boxe thaïlandaise c’est l’école de la vie.

Boxe Thaï 5 Quel est le titre que tu aimerais avoir au sein du club ?

Après le titre de champion de ligue vice-champion de France amateurs, pour moi ce serait celui de champion de France FFKMDA Pro pour le sociétaire de l’Ascam thaï boxing Kevin Sicot, qui a fait son retour dernièrement en gagnant sa place pour la finale pour le 21 Avril à Paris.

Parle-nous de l’histoire de ce club…

Le club est né en Avril 1984, fondé par Monsieur Dessalces Daniel 3ème dan japon en karaté et kick boxing, ancien élève et ami de Patrick Brizon l’un des pionniers de la boxe thaïlandaise. Il avait l’étoffe des héros. On ne dira jamais assez que le passé engendre le présent. Il est important de ne pas l’oublier quand cela concerne un homme comme Patrick Brizon le pionnier de la Boxe thaïlandaise en France et fondateur du premier club de boxe thaï à la maison des sports de Clermont-Ferrand. Aujourd’hui, nous, passionnés de Muay thaï (boxe thaï), sommes tous ses héritiers, fils spirituels. Patrick Brizon a passé le flambeau en Auvergne à ses anciens élèves, d’où il était originaire. Nous avons entretenu la flamme et fait durer le rêve. Le président de l’Ascam thaï boxing  à organiser plus d’une quinzaine de championnats France Europe et du monde à la maison des sports de Clermont-Ferrand sans compter les interclubs amateurs. Pour ces occasions quatre titres mondiaux, dix titres européens, huit titres nationaux cinq demi-finales ont été proposés au public clermontois. Les meilleurs combattants de Thaïlande, hollande, France et bien d’autre pays ont pu s’affronter en Auvergne sous l’égide de la FFBT. Le club a été plusieurs fois champion d’Auvergne Rhône-Alpes, trois fois champion d’Europe, quatre fois champion de France et dix fois finalistes au championnat de France. Le Président et fondateur décide de se retirer de l’association en 2000, je deviens donc le nouveau président de l’association Ascam thaï boxing en ayant à mes côtés comme vice-président Monsieur Ameur Djilali.

Après un séjour en Thaïlande, à mon retour nous décidons avec les membres de l’association d’organiser le premier événement dédier à l’ancien Président en réunissant tous les clubs d’Auvergne (Brizon gym Riom, Neyrat boxing, St jacques boxing, Mékong thaï boxing, Vichy muay thaï, Brizon gym vichy, Gerzat boxing …) une belle soirée de réunification et de partage dans la petite salle mythique de la maison des sports. En 2013 un autre événement a vu le jour sous le nom de Trophée Multi Boxe (boxe thaï boxe Anglaise) avec la participation de l’ex champion du monde et entraîneur de boxe anglaise Salim Medjkoune. Puis a suivi les trente ans d’existence de l’association en avril 2014 dont de nombreux anciens de la discipline étaient présents lors d’une soirée avec remise des trophées. Une organisation qui me tenait à cœur afin de faire revivre et inviter de grands champions de différentes disciplines de sports pieds poings. L’Ascam night du 24 juin 2017 une soirée remplie d’émotion. Le prochain évènement prévu le 30 juin 2018 est le MDS FIGHT tournoi Pro avec la ceinture du meilleur boxeur.

À ce jour nous comptons plus d’une centaine de licenciés éducatifs loisirs et continuons à donner le meilleur de notre sport qui est la boxe thaï, et participons régulièrement aux organisations de la FFKMDA.

Un sport, une famille…

Sawadee (au revoir. NDLR) Fabrice Connord.

  Crédits photos : KINIC / ASCAM