Bonjour M. Le Proviseur et merci de nous recevoir. Clermont Sports voudrait savoir comment le projet est né ?

Ce projet "Lycée de T…Bonjour M. Le Proviseur et merci de nous recevoir. Clermont Sports voudrait savoir comment le projet est né ?

Ce projet "Lycée de Tous Les Talents" est né en Mai 2017, d’échanges avec, entre autre, l’ASM et Mme le Recteur Campion. Mais il découle aussi d’un constat : un jeune qui souhaite s’investir dans un parcours scolaire et sportif a un emploi du temps de plus de 50 heures par semaine. Comment l’aider à le gérer ? Nous avons réfléchi à la problématique du double parcours et comment rapprocher le monde sportif et le monde scolaire. Aujourd’hui l’idée et le pourquoi du Lycée De Tous Les Talents, c’est de faire en sorte que les jeunes puissent vivre ses deux parcours dans la réussite. Nous apportons une innovation et un plus avec un certain nombre d’adaptations, d’aménagements, d’accompagnements et de constructions.

Parlez-nous de ce double parcours… 

Le double parcours est un engagement, une implication du jeune dans un parcours supplémentaire (culturel ou sportif). Nous avons une volonté de pouvoir prendre en charge les jeunes qui y sont impliqués car le niveau d’exigence est important et qu’aucun des deux parcours ne doit en pâtir.

Comment le choix s’est-il porté sur votre lycée ?

Je pense que d’autres établissements pouvaient être concernés ou auraient pu être volontaires mais nous avons un point que les autres n’ont pas, c’est la proximité avec les installations sportives de l’ASM et le fait que les deux structures peuvent coordonner leur action et intervenir en complément. Quand on veut devenir sportif de haut niveau, cela demande beaucoup de sacrifices. Et si on veut avoir le bac, un bon dossier et être un sportif de haut niveau il y a quand même un certain niveau d’exigence demandé n’est-ce pas ?

Effectivement c’est un challenge important et je pense que les jeunes ont à gagner à ce qu’on ne les laisse pas seul avec leur famille à gérer ces deux aspects. Aujourd’hui, un jeune qui va au lycée c’est pour avoir son bac et repartir avec un bagage. Sur l’ensemble des jeunes qui sont impliqués dans le parcours, il y a une petite proportion d’entre eux qui pourra vivre d’un métier directement lié à l’activité artistique, culturelle ou sportive. Les autres pourront continuer à développer cette pratique mais elle ne les fera pas vivre. Pour les jeunes, c’est donc là qu’est la nécessité de ne pas abandonner et de ne pas délaisser la formation scolaire. Parce que si on doit donner un chiffre, pour au moins 80% d’entre eux c’est ce qui leur permettra une insertion dans la vie professionnelle.

Vous nous avez parlé de 50h par semaine. Cela fait beaucoup pour des jeunes ?

En effet, d’autant plus que ce sont 50 heures hors travail personnel. Ce travail personnel que les élèves doivent effectuer à la maison pour garantir leur réussite scolaire. On arrive à des emplois du temps qui sont parfois intenables. La conséquence de cette situation est qu’un certain nombre de jeunes lâchent ou délaissent un des deux parcours.

Trop fatigués,psychologiquement et physiquement ?

Trop fatigués, trop sollicités… Le constat est qu’en règle générale c’est le parcours scolaire qui est délaissé parce que la motivation découle de la passion du jeune. Et la passion du jeune ce n’est pas sa passion scolaire mais la vie qu’il a à côté : le double parcours qu’il poursuit. Il se donne donc à fond pour celui-ci et le parcours scolaire suit tant bien que mal. Cela peut faire naître un sentiment d’échec dans le parcours scolaire alors que ce jeune connaît la réussite dans son autre parcours. L’échec ne fait plaisir à personne, c’est démotivant et peut même créer des comportements de rébellion. Il est cependant indispensable pour se forger.

Est ce que les parents jouent bien le jeu ?

Les parents sont très demandeurs mais ils sont quelque part peut être plus conscients que leurs enfants. Pour eux, il est important d’avoir une formation donc la hantise d’un parent dont l’enfant pratique une activité importante à côté c’est : est-ce qu’il va réussir à l’école, dans la formation qu’il suit ?

Parlez-nous de cette première année ?

Au 1er Septembre 2017, 28 élèves étaient inscrits en classe de seconde sur un dispositif né quelques mois auparavant. Depuis 1 an, on s’aperçoit également que le nombre de partenaires, qu’ils soient artistiques, sportifs ou culturels, est en forte augmentation. Quand des clubs, le conservatoire ou encore le court métrage viennent frapper à votre porte en disant "le dispositif nous intéresse", c’est que quelque part, nous répondons à une véritable demande. Ce que nous avons commencé à développer et que nous allons, je l’espère, augmenter est que chaque partenaire lorsqu’il a des compétences fasse profiter de ce savoir-faire à des jeunes qui dépendent d’autres clubs ou qui ont d’autres pratiques.

Qu’attendez-vous de la rentrée 2018/2019 ?

En septembre, les 28 jeunes qui sont en classe de seconde passeront en 1ère et nous allons recruter l’équivalent de deux divisions ce qui représente un effectif moyen autour d’une soixantaine d’élèves. À l’issue des deux années, on pourra compter sur un effectif de 180 jeunes.