Pur produit Auvergnat et joueur de rugby aguerri de plusieurs clubs locaux, Benjamin a quitté sa terre natale pour voyager et découvrir …Pur produit Auvergnat et joueur de rugby aguerri de plusieurs clubs locaux, Benjamin a quitté sa terre natale pour voyager et découvrir d’autres cultures. En revanche, il n’oublie pas son sport de toujours, le rugby, qu’il pratique encore en Australie à Byron Bay, où il vit actuellement.

Salut Benjamin ! Je te laisse te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Benjamin Darlet j’ai 27 ans et je viens de Clermont-Ferrand. Je pratique le rugby depuis plus de dix ans, j’ai commencé à l’ASM rugby puis j’ai joué dans les clubs de Cournon, Riom et La Plaine.  J’ai suivi un cursus en banque jusqu’à la fin de ma licence, mais je me suis vite aperçu que ce monde-là, ce n’était pas pour moi. Alors j’ai enchaîné les boulots, parfois difficile même, avec comme objectif de partir loin. J’avais déjà pas mal voyagé jusque-là, notamment en Europe et cette envie de partir à la découverte d’autres pays, d’autres cultures bouillonnait en moi !

Un baroudeur donc…qui a posé ses valises en Australie !

Exact ! J’ai quitté l’Auvergne pour le Japon puis la Nouvelle Zélande. En Février 2017 j’ai rejoint un ami qui habitait à Byron Bay en Australie, et là, un vrai coup de foudre ! J’ai commencé à travailler en restauration. Aujourd’hui je suis cuisinier, mais je suis en parallèle des cours de cuisine pour achever ma formation et puis j’ai repris mon sport de toujours, le rugby ! J’avais besoin de vivre autre chose, je ne voulais pas d’une vie dite rangée, on a qu’une vie et je veux en profiter.

‘’ Aujourd’hui je suis bien intégré, je me suis fait des contacts provenant de partout dans le monde j’ai rencontré plein de gens différents‘’

Comment s’est passée l’adaptation dans ton nouveau club ?

C’est mon pote qui m’a conseillé de rejoindre l’équipe de Byron Bay. On nous surnomme les ‘’ All stars ‘’. C’est une équipe très cosmopolite, qui comporte plusieurs nationalités. Ne parlant pas l’anglais à mon arrivée, l’adaptation fut assez compliquée, on a vite tendance à choisir la facilité, à rester entre Français. Mais comme j’étais le seul qui ne parlait pas la langue il a fallu que je fasse certains efforts pour me sentir réellement intégré. Aujourd’hui ça va beaucoup mieux, j’ai un bon niveau d’anglais il me reste les deux étapes les plus importantes avant d’être bilingue : la répartie, et l’humour ! Même si chaque langue à son argot, son vocabulaire de jeunes, on ne peut pas toujours tout comprendre !

IMG_0714

Quel est le niveau par rapport à ce que tu as connu dans tes clubs précédents en Auvergne ?

En Australie c’est particulier car tu n’as pas de niveau semi-professionnel. Sois-tu es pro soit tu es amateur.

J’ai connu la Fédérale 3 et l’honneur, et dans notre poule actuelle on se rapproche clairement pour la plus grande majorité des clubs, du niveau d’une bonne fédérale 3. Il y a des équipes plus faibles, il y a 2 ou 3 équipes un peu à la traîne mais il y a surtout deux équipes qui sont particulièrement solides ! Contre l’une d’elle on sort un match fantastique, le plus abouti qu’on est réalisé jusqu’à présent, une belle fierté !

Quelles sont les différences principales entre l’approche du rugby en France et en Australie (préparation, santé, jeu…) ?

Ça va plus vite, vraiment ! C’est très technique. J’ai eu la chance d’avoir un entraineur qui m’a énormément apporté cette année, Curtis Bradford c’est de très bon augure pour la suite !

Ce qui change vraiment c’est l’ambiance. En France, on est habitué aux troisièmes mi-temps, le rugby-festif, champêtre, entre vinasse et chansons paillardes ! Ici il n’y a pas tout ça, même pas un repas. C’est beaucoup moins basé sur un esprit de convivialité. L’année dernière on perd en demi-finale du championnat, à la fin du match je file à la douche et lorsque je reviens, plus personne dans le stade, impossible d’acheter une bière tout était fermé ! C’est différent.

Si tu te blesses ici c’est compliqué, tu n’as pas la même sécurité qu’en France. J’ai connu quelques blessures, mais rien de bien grave. Mais si je me blesse gravement, je suis obligé de rentrer en France directement.

Comment se sont passés tes matchs depuis ton arrivée ?

Je joue Ailier en équipe première. A la base je suis centre, mais la concurrence était très élevée ici j’ai donc glissé à l’aile. La première saison c’était compliqué, mais cette année j’ai fait une saison pleine, ça s’est vraiment fait tout seul, c’était le temps de s’acclimater.

On a connu une demi-finale l’an dernier et cette année notre parcours s’est arrêté en quart. Mais que du bonheur ! On a une grosse équipe, qui ne cesse de progresser. Notre capitaine était au centre de formation de l’Ulster, plusieurs anglais ont joué au niveau de la Fédérale 2 Anglaise, et deux joueurs qui ont respectivement joué dans les équipes jeunes du Racing 92 et de Biarritz. Solide.

Tu t’y fais plutôt bien à cette vie Australienne ?

Plutôt très bien même ! J’ai passé la barrière de la langue. Je me suis fait des amis, j’ai rencontré des gens qui viennent des quatre coins du monde. Ici, il fait 20 degrés en hiver, c’est le surf, la plage…C’est assez paradisiaque !

IMG_5726

Et rentrer vivre dans ton Auvergne natale, c’est dans les plans ?

A court terme, le projet c’est de finir mon école de cuisine, mon cursus se termine en juillet 2019. Rester là-bas ? Sur le long terme oui. Dans un premier temps je vais rentrer à Clermont l’été prochain pour voir ma famille et mes amis et profiter un peu d’eux. Je pensais aller au Japon ensuite, voir la coupe du monde l’année prochaine avec les copains de La Plaine et d’Australie ! Et puis, pourquoi pas, me poser un peu là-bas. C’est un pays qui m’a toujours attiré, pour sa culture, ses paysages…Je peux prendre un Working Visa, et m’y installer. En plus je pourrais pratiquer le rugby et la cuisine ! Mais rentrer en Auvergne définitivement ? Pas pour le moment, j’ai choppé la bougeotte, je ne me vois pas revenir tout de suite, il y a beaucoup trop de choses à voir dans ce monde !

Un petit mot pour finir ?

Une petite dédicace à mes potes de La Plaine et une grosse pensée à mes amis de Cébazat Guillaume Mathieu, Fabien Bardy et Kenny Ribot.

A très bientôt !