Retraité des terrains depuis 2010, l’ancien défenseur Sebastien Mazeyrat ne s’est jamais éloigné des pelouses puisqu’il officie désormai…Retraité des terrains depuis 2010, l’ancien défenseur Sebastien Mazeyrat ne s’est jamais éloigné des pelouses puisqu’il officie désormais en tant qu’éducateur au sein du Clermont Foot 63. Retour sur son rôle qu’il exerce désormais dans le club de la capitale auvergnate.

Salut Sébastien ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Sebastien Mazeyrat, j’ai 40 ans et je suis père de deux enfants. J’ai grandi à Riom. J’ai commencé le foot à Beauregard-Vendon. J’ai joué ensuite à l’ASM pendant trois ans puis j’ai intégré le centre de formation du Mans à 18 ans. Je suis revenu à Clermont en 1999 où j’ai effectué trois saisons en National avec un titre de champion de France en 2002. J’ai fait le choix de rester dans le coin, j’ai signé à Saint-Georges pendant trois ans et je suis retourné à Clermont ensuite.

Qui était Sebastien Mazeyrat plus jeune ?

Un amoureux du sport en général ! Après, sur le terrain, j’étais un passionné. J’allais à l’entraînement en vélo et, en dehors, j’étais toujours la balle au pied. Gamin, je jouais milieu de terrain. Puis, un jour à un match il manquait un défenseur, je l’ai remplacé et je n’ai plus jamais quitté le poste ! J’aime le sport en général.

Tu es aujourd’hui éducateur au sein du CF63, peux-tu nous en dire un peu plus ?

La transition, elle s’est faite naturellement. J’ai été attiré par le côté pédagogique. Les deux dernières années je jouais en réserve et j’encadrais pas mal les nouveaux venus. J’ai arrêté ma carrière en 2010, et j’ai tout de suite voulu transmettre ce que je savais aux plus jeunes. Je suis éducateur pour le moment et bientôt formateur. J’ai commencé au départ au sein de la section recrutement. Je me suis aussi consacré au suivi scolaire et travail ciblé défensif pendant trois ans. J’ai passé mon DES en 2014, ce qui m’a permis d’entraîner les 19 Nationaux et aujourd’hui je bosse avec les U18.

Comment se passe le début de saison ?

Plutôt bien ! On est en championnat régional et, pour le moment, premier de la poule. Il nous reste trois matchs dans cette première phase. La deuxième phase attaque en mars !

Les objectifs, c’est quoi ?

Si on finit premier lors de la deuxième phase, on rencontre le premier de Rhône-Alpes. Mais ils n’ont pas le même championnat, c’est un gros championnat aller-retour comme les pros. C’est plus relevé, donc ils vont laisser quelques plumes !

En tant qu’éducateur tu suis les jeunes joueurs sur du long terme…tu tisses des liens avec des clubs locaux pour attirer les joueurs les plus talentueux ?

On essaye mais on les attire avant qu’ils rentrent aux centres. En général la prospection débute réellement à la fin des U12, U13. A l’âge de 17 ans ils sont déjà là, on essaye de tisser un maximum de liens avec des clubs régionaux comme Le Puy, Moulins, Aurillac, Montluçon…

Quels sont les joueurs qui t’ont le plus marqué en tant que formateur ?

Y’en a plein ! Mais Lorenzo Rajot, Mathias Pereira Lage que j’ai eu à l’époque en U19. Des passionnés du foot, c’est des mecs qui donnent tout à l’entraînement au-delà de leurs qualités c’est leurs tempéraments et leurs personnalités qui fait la différence ! Ce qui leur arrivent, ils le méritent.

Le centre de formation partagé c’est un vrai plus ? tu le ressens comme ça ?

Cela nous apporte la possibilité de pouvoir garder nos meilleurs joueurs. C’est une crédibilité pour les autres clubs pros. Aujourd’hui on arrive à garder le plus possible nos jeunes joueurs ! On est capable de rivaliser d’autres clubs désormais. Et puis s’entraîner sur le même centre que l’ASM Clermont Auvergne ça permet d’avoir une certaine expérience de la culture du travail.

On avait des conditions d’entraînement compliquées auparavant mais les joueurs étaient obligés d’être constamment à 100%. Aujourd’hui on a des moyens, et un centre qui nous permet d’être encore meilleur !

Les qualités que tu recherches chez un joueur ?

C’est un tout que je recherche. L’aspect technique bien évidemment, mais je m’attache beaucoup à ce qu’on ne perçoit pas tout de suite chez quelqu’un. La capacité d’être un bon coéquipier, un leader. Quelqu’un qui pousse l’équipe vers le haut !

A une époque les jeunes joueurs de football reflétaient une mauvaise image du football et aujourd’hui on a l’impression que cela s’améliore non ?

Je pense qu’à un moment donné on était beaucoup trop tombé dans le rôle de l’entraîneur. Un entraîneur doit permettre aux joueurs d’être performant, mais un éducateur fait en sorte qu’il soit bon dans sa vie ! Nous avions axé notre travail sur le talent, aujourd’hui on s’intéresse beaucoup à la personne en elle-même. Qui est-il ? Que va-t-il devenir ? L’humain avant tout.

Qu’est-ce-que tu demandes à tes jeunes au quotidien ?

Qu’ils donnent le meilleur d’eux même constamment. Pour réussir il faut certes des qualités, mais c’est avant tout un état d’esprit.

On parle du bassin lyonnais qui comporte un vivier important de joueur, en Auvergne c’est vraiment incomparable ?

C’est le travail de demain. Quand je vois les agglos qui sortent énormément de bons joueurs je me dis que nous aussi on a moyen de le faire ! On est sur le bon chemin. On doit travailler tous ensemble.

Quels conseils prodigueriez-vous à tous ces jeunes qui rêvent de devenir des joueurs professionnels. Quels en seraient les dangers ? Les différences fondamentales entre le football amateur et professionnel ?

Je suis réaliste, je leur dis que c’est 1 pour 1000. Il ne faut surtout pas qu’ils perdent de vue le projet scolaire. Énormément de jeunes restent sur le carreau encore aujourd’hui. Il faut qu’ils aient un rêve, qu’ils se donnent les moyens mais qu’ils n’occultent pas le reste. Il faut garder les pieds sur terre.

Il y a des gars qui ont un gros potentiel, mais ils doivent bosser.

Tu as un petit mot pour conclure ?

Je me considère comme un accompagnateur, c’est les jeunes qui ont les clés de leurs destins, nous on est là pour leur donner des outils.

Crédit photo : Clermont Foot 63