Gloire locale de la natation dans les années 80, Christine Redon est aujourd’hui une référence dans son sport, grâce à ses résultats spo…Gloire locale de la natation dans les années 80, Christine Redon est aujourd’hui une référence dans son sport, grâce à ses résultats sportifs et par son implication au sein du Stade Clermontois Natation. Une rencontre inoubliable avec une personne courageuse et déterminée.  

Bonjour Christine, peux-tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas tous ?

Je m’appelle Christine Redon et je suis une ancienne nageuse. Quand j’étais petite je faisais de la danse, mais ça n’a pas duré longtemps car j’ai été repérée par un entraîneur du club de natation de Lempdes à l’âge de 7 ans. Un petit coup du destin ! J’ai enchainé avec deux saisons à l’ASM-Chamalières puis je suis partie au Stade Clermontois, que je n’ai jamais quitté. Sept ans après mes débuts, j’ai obtenu mon premier titre de championne de France à l’âge de 14 ans qui était à l’époque les critériums nationaux. Une bien belle aventure ! Aujourd’hui je suis dirigeante bénévole depuis cinq ans et Secrétaire Générale du Stade Clermontois Natation.

Un titre majeur si jeune… Qui va être le premier d’une belle série !

Je ne me souviens plus de tout ! Mais j’ai été médaillée d’or sur 100 et 200 mètres brasse aux Critériums de France de natation en 1976, 1977, 1978. J’ai été championne de France sur 200 mètres brasse à Megève en 1982, et à Bordeaux en 1983. En dehors du palmarès, j’ai participé aux pré-sélections aux Jeux Olympiques de Moscou 1980. J’ai eu la chance d’être sélectionnée en équipe de France Juniors en 1981 et d’être internationale en équipe de France A en 1982 et 1984.

Vous détenez encore un record en Auvergne il me semble, non ?

Oui ! Je détiens depuis 35 ans le Record d’Auvergne en bassin de 25 mètres réalisé à Aoste, en Italie, en 1979 en 1 minute 15 secondes et 20 centièmes.

Quel rapport avez-vous avec l’eau ?

Bonne question ! Pour moi, l’eau c’est une bonne partie de ma vie déjà. Un sentiment de bien-être, de détente même sous la forme de l’entraînement. Ce n’est que du bonheur d’être dans l’eau. Je nage toutes les semaines à Flamina, la piscine est plus petite, mais j’ai mes amis qui bossent là-bas. C’est très convivial !

La natation, c’était beaucoup de sacrifices déjà à l’époque ?

Oui, c’était énormément d’investissement. Les entraînements étaient déjà très réguliers. A l’âge de 14 ans c’était tous les jours pendant une heure et demi. Lorsque j’ai intégré le sport étude de Vichy c’était même deux fois par jour ! Comme je disais souvent le midi, il fallait avaler le repas avec un lance-pierre (Rires) !

C’était comment la natation à l’époque ?

Plus facile peut-être, moins contraignant. Quand je vois aujourd’hui la préparation physique générale des nageurs, c’est impressionnant !

Quels rapports avais-tu avec tes entraîneurs ?

J’en ai eu deux, Pierre Robin et Gérard Sanciaume. Je m’entendais extrêmement bien avec eux, c’était des gens attentionnés et prévenants mais exigeants, comme tout coach ! Pierre Robin est même devenu un ami, on programme même de partir en vacances ensemble avec notre groupe !

Vous aviez déjà une préparation mentale ?

Non pas vraiment. C’était l’entraîneur et la famille qui devaient nous booster. Mais il fallait être autonome ! Aujourd’hui les sportifs se font moins tout seul, on a l’impression qu’il faut les forger. Nous n’avions pas vraiment de suivi diététique non plus, dans ma famille on était des bons mangeurs et ça ne m’a pas empêché d’arriver à atteindre mes objectifs ! Je suis tout de même épatée par les résultats actuels, le 200 mètres brasse se gagne avec 15 secondes de moins qu’il y a 34 ans !

Quelle place occupes-tu au Stade Clermontois aujourd’hui ?

Je fais partie du corps directionnel de natation. Pour les jeunes nageurs, je suis image, je représente une ex-championne de France. C’est un plaisir de faire encore partie de l’aventure je leur dois beaucoup ! Si je n’étais pas passée par le sport de haut niveau je ne sais pas si j’aurais pu vivre ce que je vis aujourd’hui. Ça m’a forgé et permis d’aller au bout des choses. Je reste au comité de direction car je crois en la détermination sportive de Bruno Verweirde et de la présidente Virginie Boudjema.

Que manque-t-il aujourd’hui pour attirer plus de monde à la piscine pour suivre la natation ?

Il faudrait déjà des piscines avec un standing Européen, il compte en faire une à Paris pour les Jeux Olympiques 2024. Mais c’est sûr que cela demande une structure adaptée. Coubertin est une bonne piscine, mais elle n’est pas conditionnée pour accueillir les grosses compétitions.

La natation, c’est un sport collectif selon toi ?

Oui je pense, et au Stade Clermontois on accorde une importance capitale aux compétitions de groupe. Aux derniers interclubs le SCN a fini deuxième chez les garçon et troisième chez les filles sur toute la ligue AURA. C’est un super classement ! Tout le monde se pousse à réaliser la meilleure performance possible. Ce sera des supers souvenirs pour eux. Je le vois bien aujourd’hui j’ai gardé énormément de contact avec les filles avec qui je nageais. On est des amies, on se voit très régulièrement. Le sport c’est un lien, on vit et on partage tellement de choses !

C’est quoi ton plus beau souvenir ?

Bizarrement, ce n’est pas un de mes titres de championne de France, mais la finale interclubs en 1988 à Paris. C’est un souvenir impérissable, on était le sixième club français sur les interclubs ! C’est quand même plus joli par équipe !

Quels conseils peux-tu donner aux jeunes nageurs ?

Il faut qu’ils s’accrochent, ça vaut vraiment le coup. Tous les sacrifices qu’on réalise au quotidien apporteront forcément que des satisfactions. Prenez du plaisir !

Crédit photo : Magazine Nage