Dans cette nouvelle rubrique carnet de voyage, nous allons à la rencontre de Clément Thomas, ancien joueur universitaire de rugby cler…Dans cette nouvelle rubrique carnet de voyage, nous allons à la rencontre de Clément Thomas, ancien joueur universitaire de rugby clermontois parti étudier en Chine. Il en a profité et c’est le cas de le dire, pour pratiquer son sport là-bas…Et non sans ricaner !**
Bonjour Clément ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai 26 ans, je joue au poste de talonneur, j’ai une entreprise d’événementiel, je suis originaire du Limousin mais né à Montluçon, c’est ce qui fait mon charme. J’ai gouté le rugby après 10 ans de football, à l’US Saint-Fiel, à coté de Guéret-en-Creuse. Je suis licencié depuis 2010 et j’en suis bien content. Je n’ai jamais été bon sur le terrain, mais pour ricaner je suis jamais le dernier ! J’ai aussi joué au rugby à Clermont en équipe universitaire pendant pas mal de temps, car j’ai réalisé mes cinq années d’études à l’Université Blaise Pascal.
Vous avez arrêté le rugby ?
J’ai pris une année sabbatique pour m’occuper de mon projet ! Et puis je vieillis alors bon je suis moins bon et moins affûté. Mais promis, l’année prochaine je retrouve un club où on s’entraine une fois par semaine et où on peut prendre des reculées tous les week-ends.
Vous avez joué en Chine pendant 1 an ?
J’ai joué aux Aardvarks Rugby Club Pékin pendant mon année de Master 1, donc oui une année scolaire peut-on dire ! C’était intense, on jouait une fois toutes les deux semaines, et on avait entrainement une seule fois par semaine quand on jouait, du vrai rugby de campagne, et lorsque nous n’avions pas de match on s’entraînait le samedi après-midi.
Le rugby là-bas, c’est comment ?
C’est pas du tout populaire ! Il y a quelques chics types, souvent anglo-saxons qui tentent de le développer. C’est du niveau Fédérale 3 pour le Rugby à XV, car eux ils préfèrent le SEVENS. La fédération existe depuis 1992 je crois, donc elle est aussi vieille que moi c’est pour te dire. Après ça tend à se développer, mais tant que le gouvernement aura décidé que ce n’est pas un sport représentatif de la nation, ça n’ira pas plus loin.
Qu’avez-vous appris ?
Là-bas, j’ai appris à parler trois langues par match car je jouais avec des anglais, des néo-zélandais, des vénézuéliens, des belges, des hong-kongais… Heureusement que maintenant j’ai tout oublié. Mais c’est vraiment agréable de pouvoir jouer avec des mecs des quatre coins du monde, déjà t’apprends à la mettre en veilleuse en tant que français car on est vraiment des fainéants.
Vous avez pu transmettre des compétences ?
En terme rugbystique ? Non pas spécialement… En revanche en troisième mi-temps… J’ai effectué quelques « show me your skills ». Je n’en dirai pas plus.
Un entrainement ça se passe comment ?
Trois tours de terrain, atelier passes, puis on fait de la mise en place, et on se rentre un peu dedans à la fin. C’est un peu comme en France, mais là-bas les féminines s’entrainent sur l’autre moitié de terrain et ça je peux te dire que ça change tout ! Et après on filait au « Café de la Poste » boire un verre !
Les conditions climatiques, cela ne joue pas trop ?
On ne joue pas de Novembre à Mars car trop pollué et très froid ! En plus c’est les vacances en Janvier/Février car c’est le nouvel an chinois. Sinon je pense que grâce aux conditions climatiques j’ai ramené l’asthme en France. Ça fait toujours plaisir !
Le niveau des gars c’est quoi là-bas ?
Fédérale 3, pas au-delà. La plupart étaient des joueurs corrects dans leurs pays respectifs, ils sont tous en Chine pour le boulot, du coup c’est des trentenaires qui ont envie de mettre quelques plaquages en sortant du boulot et boire quelques bières le week-end après les matchs. C’est très bon enfant !
Vous faites un peu la fête après-match si j’ai bien compris ?
Légèrement… On joue le samedi après-midi, du coup le soir c’est repas obligatoire ! C’est rempli de rituels. Je ne vous fais pas un dessin car ça pourrait dégouter quelques personnes de venir goûter au rugby asiatique !
Vous avez voyagé à l’intérieur de l’Asie via le rugby ?
On a fait un tournoi aux Philippines, et on a fait un énorme tournoi à Xiamen, une ville côtière en face de Taiwan, là-bas c’est LE tournoi national. Il y a toutes les meilleures équipes du pays, ça dure un week-end, et le samedi soir on mange tous ensemble déguisés, après c’est Beach party… Ça barde !
Ton plus beau souvenir c’est quoi ?
Tournoi de Pékin en Juin 2016, on reçoit plein d’équipes des quatre coins de la Chine, j’ai aidé à l’organisation. L’ambiance était incroyable, c’était vraiment une communion, puis j’étais fier de représenter Pékin en termes de rugby. Ça s’est super bien passé et on a tous passé un super week-end !
Les copains vous manquent ?
Bien sûr ! On se voit pour les mariages et pour certains ça ne devrait pas tarder ! #2020
Qu’est-ce que vous pouvez leur souhaiter ?
Certains sont rentrés au pays pour le boulot, d’autres sont restés en Chine pour développer leur projet, on se reverra, ça c’est sûr ! Je leur souhaite plein de bonheur dans leurs vies respectives, j’ai connu vraiment des mecs adorables, généreux et vraiment funs !
Crédit photo : Clement Thomas
