Elric Montorier a 25 ans tout juste et vit une vie de rêve. Passé par le rugby, le handball ou encore le football américain, il est aujo…Elric Montorier a 25 ans tout juste et vit une vie de rêve. Passé par le rugby, le handball ou encore le football américain, il est aujourd’hui danseur professionnel sur la région parisienne après un gros parcours du combattant !

Bonjour Elric, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Elric Montorier, j’ai 25 ans et je suis danseur professionnel à Paris.

Quel est votre style de danse ?

A la base j’ai commencé la danse en voulant faire du Hip-Hop, mais ma professeure de l’époque, Christine Darnet, m’a fait commencer par le Modern Jazz, c’est ce qui m’a donné goût à la danse. Par la suite j’ai découvert le Contemporain, dans lequel je me suis vraiment épanouie. Maintenant je commence à prendre des cours de Hip-Hop, dans différents styles : Popping, Locking, Break, Krump, House et Commercial, pour me spécialiser dans ce milieu qui m’attirait en premier lieu. Donc je suis plutôt un danseur hybride.

Comment vous êtes-vous retrouvés dans ce milieu ?

En juin 2017 j’ai décidé de présenter un solo de danse Contemporaine au concours international de danse de Fréjus. A l’époque j’étais en dernière année d’école d’ingénieur et je pratiquais seulement la danse à côté.

Mon solo a été très apprécié vu que je suis ressorti de ce concours premier de ma catégorie, avec un deuxième prix (être premier ne signifie pas forcément avoir un premier prix, c’est un barème comme les mentions au BAC) et le prix de Coup de Cœur du Jury.

A la suite de la remise des prix, deux des juges, Christine Hassid et Floriane Blitz, sont venues me voir pour me demander ce que je voulais faire de ma vie, ce à quoi je leur ai répondu que j’aimerais bien danser. Deux semaines plus tard je pars de Clermont avec ma valise, je passe l’audition pour entrer à l’Académie Internationale de Danse (l’AID) à Paris, et emménage là bas.

Passer du rugby à la danse c’est pas commun !

Non en effet, ce sont deux milieux complètement différents, que ce soit au niveau de l’esprit ou du corps. Le rugby solidifie le corps alors que la danse va plutôt tendre à l’étirer. Donc danser avec un corps de rugbyman n’est, à première vu, pas facile. J’ai dû beaucoup travailler pour rattraper mon retard en souplesse et en grâce, deux qualités qui ne sont pas le fort d’un rugbyman pour sûr.

Mais c’est de cette différence que je trouve ma force justement, car je suis atypique, je sors du lot. Il n’y a pas beaucoup de danseur de plus d’1m90 et avec une musculature aussi développée propre à un rugbyman, ça me permet de me démarquer de la plupart des autres danseurs. Et c’est de plus très pratique pour tous les portés en duo.

Avez-vous été soutenus ?

Au début c’est sûr que ce n’a pas été forcément facile, mais ma famille, et plus particulièrement ma mère, m’a toujours soutenu et même mes amis rugbyman, même s’ils me charriaient un peu, n’avaient pas grand-chose à me dire tant que je faisais toujours mon travail sur le terrain.

Ça a été un peu plus compliqué avec mes amis d’enfance, avec lesquels on aime bien s’en mettre plein la tronche pour tout et n’importe quoi. Mais après m’avoir vu danser ils ont changé d’avis sur la question et sont devenus les meilleurs soutiens qui soit pour moi.

Vous êtes passés par l’école de danse de Christine Darnet à Riom c’est cela ?

Oui, comme je le disais auparavant, c’est au centre de danse Christine Darnet que j’ai commencé la danse. J’y ai découvert les rudiments de cet art, ainsi que les joies de la scène, ce qui a changé ma vie. Il n’y a rien au monde qui soit aussi puissant, aussi fort, que la scène. C’est la meilleure sensation qui soit. C’est une école avec un excellent niveau et des opportunités uniques dans la région pour quelqu’un désireux de danser. J’ai eu la chance de rejoindre la compagnie de Christine, Visa Danse, et de participer à des super projets, comme notamment de danser pour Porsche ou encore au Zénith lors de la tournée de Danse avec les Stars en 2016.

Racontez-nous un peu votre parcours du combattant pour en arriver où vous en êtes aujourd’hui ?

A la base, je suis un rugbyman qui fait des études. J’ai commencé la danse au moment où j’entrais en classe prépa scientifique, loin de me douter que j’allais vouloir en faire mon métier. J’étais initialement rentré en Math Sup’ pour préparer les concours d’entrée aux écoles militaires, dans le but de devenir officier.

Mais plus le temps passait et plus la danse prenait de l’importance dans ma vie. A tel point que l’école militaire n’était plus une option car un tel parcours ne m’aurait pas permis de continuer la danse. C’est à ce moment là que j’ai fait le choix de rentrer en école d’ingénieurs. Une perspective de carrière qui me plaisait moins, mais qui me permettait de continuer la danse autant que je le désirais.

Arrivé en école d’ingénieur, à Bordeaux, j’ai bénéficié du statut de « sportif de haut niveau » ce qui m’a permis d’avoir un emploi du temps adapté à mon rythme de vie. Au même moment je signais un contrat pour une comédie musicale en Auvergne. J’ai donc passé mes trois années d’études à faire des allers-retours entre Bordeaux et Clermont tous les week-ends pour aller répéter. Les répétitions étaient du vendredi au dimanche de 09h à 19h. Je partais donc les jeudis soir de Bordeaux pour y revenir dans la nuit de dimanche à lundi.

A cette époque je cumulais donc la danse, les études d’ingénieurs ainsi que le rugby, le football américain et le handball, sans oublier la vie étudiante ! Rythme de vie plutôt soutenu.

Les études n’ont donc pas été faciles, d’autant plus que certains professeurs ne concevaient pas qu’on puisse cumuler des études et une vie sportive, et ne m’ont donc pas rendu la chose facile.

Trois ans plus tard, non sans difficulté, j’obtenais mon diplôme. Le lendemain même je partais m’installer à Paris. Depuis que je suis à Paris, entre mes cours à l’AID, les cours extérieurs et la salle de sport, j’enchaîne des journées de 10h de sport voire plus certains jours. Une journée normale pour moi commence par des cours de danse de 08h à 17h avec 30 minutes de pause pour manger, puis directement à la salle de sport pour 1h30 de renforcement musculaire, ensuite direction les studios de danse parisien pour un nouveau cours d’1h30. Je rentre finalement chez moi le soir vers 22h. Et ce tous les jours de la semaine. Ce rythme de vie est très exigeant et ne laisse pas beaucoup de place à la vie sociale, mais c’est maintenant que c’est le plus important de me former, donc c’est un sacrifice que je fais volontiers.

Et justement, où en êtes-vous ?

J’ai eu l’occasion de faire énormément de choses en très peu de temps, et dans des domaines variés. J’ai fait des plateaux télé comme les saisons 7 et 8 de Danse avec les Stars, les finales 2017 et 2018 d’Incroyable Talent, j’ai été l’assistant d’Eric Antoine dans Tous les Vœux sont Permis en 2017 et 2018. J’ai fait des concerts comme Stars 80 à l’U Arena, j’ai dansé pour un Opéra, ainsi que bien d’autres scènes, cérémonies… Donc beaucoup d’expériences toutes très intéressantes que ce soit sur le plan professionnel ou sur le plan personnel, avec des chorégraphes venant de tous horizons et qui m’ont tous énormément apporté.

Les objectifs à moyen et long termes, c’est quoi ?

J’ai pour projet cette année de partir six mois aux États Unis, plus précisément à Los Angeles, pour me former de façon intensive dans les meilleurs studios de danse du monde, et pourquoi pas tenter ma chance pour quelques grosses auditions. C’est un projet qui, je pense, va m’apporter énormément, que ce soit dans ma danse ou d’un point de vue personnel. Pour ce qui est des objectifs à long terme, il est très difficile de se projeter dans notre milieu car on ne sait jamais sur quoi on va tomber, quelles auditions vont arriver… Et c’est ça qui est excitant d’ailleurs, on ne sait même pas où on sera la semaine prochaine !

Vous rencontrez désormais le gratin parisien, qui vous a le plus impressionné par sa simplicité ?

J’ai eu l’occasion de rencontrer quelques « stars » plus ou moins connues, comme Shy’m, Michel Sardou, Lio, Kev Adams, Sabrina, Patrick Hernandez, Pamela Anderson ou encore Kool and the Gang. Et la plupart de ces célébrités sont des personnes très bien. Ce doit être différent pour nous car nous les rencontrons dans le cadre du travail, donc presque en tant que « collègues » et non en tant que stars à proprement parlé. Par conséquent le rapport est beaucoup plus normal si je puis dire.

Si je devais choisir les célébrités qui m’ont le plus marqué par leur simplicité, je dirais que c’est Eric Antoine et Élodie Gossuin. Eric Antoine est tout simplement génial, et j’ai eu la chance de passer quelques longues journées de travail avec lui. Toujours à faire des blagues et pourtant très pro quand il s’agit de boulot. Vraiment quelqu’un de bien.

Avec Élodie on ne s’ennuie pas non plus. C’est quelqu’un qui rayonne la joie de vivre. Je me souviens avoir fait plusieurs concours de twerk avec elle sur le plateau pendant les moments off. Elle m’a bien fait rire. Et je trouve ça important de savoir ne pas se prendre au sérieux.

Votre plus beau souvenir ?

Pas facile d’en choisir un, il y a eu tellement de bons moments. Mais puisqu’il le faut, je dirais que c’est Danse avec les Stars en général. Que ce soit durant les répétitions, sur le plateau ou durant les after avec toute l’équipe. C’était une expérience incroyable, un rêve éveillé. Et ça a été tellement formateur. Je suis très chanceux d’avoir pu y participer.

Je me souviens, après la première émission de la saison 7, en octobre 2017, en rentrant chez moi le soir, je suis resté éveillé, seul sur mon lit, jusqu’à plus de 6h du matin (alors que j’étais rentré à 2h) à me ressasser tout ce qui s’était passé, parce que je ne voulais pas que cette soirée se finisse. J’avais encore des étoiles plein les yeux, et j’ai voulu les garder le plus longtemps possible.

Que peut-on vous souhaiter ?

De la réussite, tout simplement. Merci beaucoup à toute l’équipe de Clermont Sports pour cet article, et pour m’avoir permis de partager mon histoire.