Dans cette nouvelle rubrique de carnet de voyage, nous posons nos bagages sur l’île de Madagascar, où Louis Tosoni, ancien rugbyman Gerz…Dans cette nouvelle rubrique de carnet de voyage, nous posons nos bagages sur l’île de Madagascar, où Louis Tosoni, ancien rugbyman Gerzatois et Blanzatois, a posé ses valises pour travailler au sein de l’association Terres en Mêlées, une belle aventure ! Parlez-nous un peu de ce projet, c’est quoi ? L’association Terres en Mêlées a été créée à l’origine par Pierre Gony, un ancien joueur en jeunes du Stade Toulousain un peu fada et très aventurier. Il voulait faire le tour du monde avec des ballons de rugby pour partager sa passion. Il s’est assez vite rendu compte que le rugby pouvait transmettre des valeurs de solidarité et être utilisé comme un outil pédagogique. Grâce aux soutiens de plusieurs structures il a pu mettre en place la sienne, basée sur l’échange culturel et la formation basée sur le sport avec des éducateurs et des volontaires. L’association, a ensuite développé ses activités dans de nombreux pays comme le Togo, le Maroc ou Madagascar. Pourquoi Madagascar ? La Grande île est l’un des pays les plus pauvres au monde, dans lequel les institutions sont relativement mal organisées. Les associations comme Terres en Mêlées ont beaucoup de travail pour aider les jeunes à se construire un avenir et à mieux protéger l’environnement. C’est aussi un pays où une partie de la population parle français, il est donc plus simple d’y travailler. Mais le rugby y est très peu présent et reste dans l’ombre du foot ou de la pétanque. Comment le projet est-il construit ? L’association est représentée sur place par l’équipe malgache, des jeunes principalement, qui aiment le rugby et qui y jouent régulièrement, ainsi que par des volontaires qui y partent. L’idée est d’être présent dans les écoles partenaires afin de permettre aux enfants d’avoir des activités sportives ou un soutien, mais aussi d’avoir accès à des activités. Avec les partenaires et les écoles de la région de Tuléar dans le sud-ouest de l’île l’association organise des tournois scolaires et a réussi en 2017 à lancer le premier tournoi scolaire de rugby. L’idée de base est de permettre aux jeunes filles de jouer au rugby afin qu’elles s’intègrent mieux dans la société, et de former des enseignants afin qu’ils proposent un peu de sport à leurs élèves. Quel est l’objectif ? L’idée de ce projet est de développer trois grands axes : le social, le sport et le développement durable. Pour pouvoir faire ça, l’association utilise le sport pour capter l’attention des jeunes et met en place des activités de nettoyage des rues ou de formation autour de l’environnement. Cela permet aux enfants de mieux connaître et protéger leur environnement, mais aussi de sortir de leur quotidien. Enfin, les membres de l’association sont une oreille pour les enfants en difficulté afin de leur venir en aide si besoin. C’est un projet important et de plus en plus d’enfants et d’éducateurs intègrent ce programme sur la Côte Saphir de Madagascar. Quel était votre rôle ? J’avais pour mission de travailler avec l’équipe sur place, de les aider dans leurs missions au quotidien quand je pouvais, mais aussi de participer à l’organisation événements. Il y a eu de très bons moments avec les enfants, et c’était incroyable de voir la joie que le rugby apportait dans les villages reculés. Il y avait aussi les missions avec les partenaires, où je présentais le projet aux touristes et j’essayais d’augmenter les liens entre l’association et ces structures qui fournissaient les ressources pour permettre à l’association de survivre. J’ai aussi participé à la communication autour du projet, que vous pouvez retrouver sur les pages Facebook ou Instagram de l’association Terres en Mêlées, que je vous invite à suivre et à partager et sur la page Facebook Toz en Mêlées. Votre plus beau souvenir ? J’ai plusieurs très beaux souvenirs autour du rugby ou de la vie quotidienne, mais l’un des plus beaux restera dans les dunes au nord de Tuléar, vers le Salary Bay, quand j’accompagnais des touristes en quad et quand le soleil se couchait sur la mer et que tous les enfants du village sont montés avec nous pour jouer au ballon. C’était un moment très intense, comme dans les films, et il restera très longtemps dans ma mémoire. En général tous les moments avec les enfants à jouer sur la plage au rugby, ou pendant les tournois, à les encourager et à profiter de l’ambiance ainsi que les rencontres que j’ai pu faire resteront gravés. Le projet évolue encore ? Oui il continue à se développer, principalement avec les acteurs locaux et au niveau national. On a d’ailleurs pu voir trois jeunes filles de la brousse Malgache donner le coup d’envoi de France – Galles en 6 nations, ce qui représente sans doute l’un des moments les plus inoubliables de leur vie. L’une d’entre elles a d’ailleurs eu un film sur sa vie : La Jeune Fille et le Ballon Ovale, dans lequel on découvre son quotidien dans son village et les conditions de vie des Vezo, ces habitants de la côte sud-ouest qui ne vivent que de leur pêche mais aussi l’impact qu’à le rugby sur leur vie. L’association est aussi reconnue par World Rugby et a reçu une récompense à New York pour ses projets à Madagascar. Que peut-on leur souhaiter ? Que de la réussite ! La joie de vivre, des ressources pour continuer leurs projets qui non seulement développe notre sport, mais qui permettent surtout à des populations défavorisées de développer des valeurs de solidarité et de respect qui pourront participer à l’évolution de la situation sur place. On peut aussi leur souhaiter toujours plus de volontaires prêts à aller participer à leurs projets à l’étranger ou en France pour partager les valeurs du rugby. Crédits photos : Louis Tosoni