Hier soir avait lieu une conférence dédiée aux alpinistes comme aux simples amoureux de la montagne. Dans la salle de conférence du co…Hier soir avait lieu une conférence dédiée aux alpinistes comme aux simples amoureux de la montagne. Dans la salle de conférence du complexe d’escalade B’Up, l’association des Sancy Monkeys conviait l’un de ses membres, le docteur en chirurgie dentaire Paul Fournier, à partager son expérience et ses connaissances sur les dangers inhérents au froid et à l’altitude.**

Répondant toujours présents pour parler de la Montagne, et de toutes ses facettes, l’association des Sancy Monkeys et son président Robin Bar organisaient hier soir un rappel bienvenu sur les dangers que peut présenter une « expé » en haute altitude. L’alpinisme est une formidable source d’émerveillement mais la beauté époustouflante des cimes peut parfois tenir un rôle de mirage et faire oublier, même aux plus prudents, quelques notions simples et nécessaires de sécurité.

Des notions que le passionnant et passionné Paul Fournier décrivit au cours de sa conférence :

Le souci d’écouter son corps, ses sensations. En sachant que l’inconfort peut arriver dès les 2000m et que le fameux Mal Aigu des Montagnes (MAM) s’impose à la majorité des personnes au-dessus de 3500 mètres d’altitude. Savoir se diagnostiquer et établir son score relatif au MAM. Pour se médicamenter de façon adéquate et décider si on peut repartir. L’importance aussi de réaliser son ascension graduellement et de respecter les paliers et le temps nécessaire à notre corps pour s’acclimater à une altitude croissante et à la dépression atmosphérique. Il faut savoir qu’une fois passé les 3500m, il est déconseillé d’établir son camp plus de 400 mètres plus haut que celui de la nuit précédente. Le sommeil étant le théâtre d’une consommation plus faible encore d’oxygène.

La gestion cruciale de la thermogenèse et le souci permanent d’éviter le froid par tous les moyens. Une personne devant se réchauffer réalise des efforts qu’il finit toujours pas payer. Un froid qui peut avoir des conséquences corporelles dramatiques mais face à qui nous présentons d’étonnantes capacités de survie. Comme ce cas, nous raconte Paul, d’un quarantenaire piégé dans une crevasse pendant plusieurs jours et dont la température interne chuta à 19 degrés ! Amené à l’hôpital malgré son état de mort apparente, une opération consistant au réchauffement de son sang puis à sa réinjection lui permis de survivre. Sans aucune séquelle…

Une expé c’est aussi gérer son alimentation. Savoir résister aux envies croissantes de sucre, s’hydrater abondamment (à hauteur de 5L lors d’une journée d’ascension).

Tant de règles que les alpinistes doivent s’imposer pour réussir et obtenir la récompense d’un sommet dompté et du panorama qu’il a à offrir. Des règles qu’il est bon de rappeler alors que nous assistons actuellement à un certain relâchement des comportements, comme nous le confiait Robin Bar lors d’un entretien, à paraître dans notre magazine de Mars.