Il a 48 ans, il est originaire d’Olby, il en est le maire actuellement depuis 2020. La passion du sport lui a été transmise par son grand-pére et son père, il a lui-même pratiqué la lutte, le basket, le volley, beaucoup de football et également du rugby. Ne pas oublier que Samuel a été le Directeur du centre de formation du CA Brive de 2001 à 2006, et le Directeur Général du RC Narbonne de 2006 à 2010. Il fait aussi le parallèle, à juste titre, entre le rôle de maire et celui du sport collectif, dans le dépassement de soi pour le bien commun. Samuel est l’instigateur des Jeux Dôme Sancy Artense !

 

Quel est le sport qui vous a le plus attiré ?

Je n’ai fait qu’un seul sport individuel qui était la lutte, sport très intéressant au demeurant, j’aime bien le combat. Je me suis dirigé très vite vers les sports collectifs, car j’aime cette capacité à trouver cette complémentarité entre les uns et les autres pour atteindre un objectif partagé par tous ! Je suis passionné par cette notion d’esprit d’équipe, comment se dépasser individuellement pour le bien commun. L’intérêt individuel vient alimenter l’intérêt collectif. Dans le rugby c’est encore plus fort, la dimension qui est la plus importante au-delà du collectif, c’est la notion de courage. Le sport apprend tellement de choses, que j’encourage et que je pousse le maximum de personnes à pratiquer une activité sportive, au-delà de l’aspect santé, la notion de collectivité est fondamentale.

 

Est-ce que la jeune génération fait assez de sport à votre avis ?

En ce qui concerne notre territoire, tout est réuni pour faire du sport régulièrement. Nous avons un terrain synthétique intercommunal à Olby fantastique pour pouvoir jouer, des endroits en termes d’activités de pleine nature exceptionnels, nous avons crée des aires de jeux qui ont ouvert ce week-end. Est-ce que c’est pour cela que les enfants y vont ? Malheureusement non, on va les voir assis avec la tablette, le portable. Quand on fait du sport, on ne peut pas avoir le téléphone pour jouer ! Je n’arrête pas de dire qu’il faut faire faire du sport à nos jeunes pour lutter contre cette dépendance à l’écran. Il faut absolument les amener à la pratique ! Sur la communauté de communes, nous avons des intervenants « sport » qui sont dans toutes les écoles primaires, où normalement, il devrait y avoir 30 minutes de sport tous les jours.

 

Qu’est-ce que le rugby vous a apporté ?

Le côté « courage » du rugbyman, je le retrouve dans la fonction de maire dans la vie de tous les jours. Il y a cette volonté de dire, il y a une difficulté qui se présente, ensemble, collectivement, on va montrer qu’on est capables de la dépasser. Surtout, c’est qu’on l’affronte, et le rugby est un sport exceptionnel dans ce domaine, concernant notamment la stratégie, on doit chercher face aux contraintes l’opportunité, l’espace qui se libère. Mon quotidien en tant que maire, c’est toujours ça ; je reçois des problèmes tous les jours, et comment je dois agir ? Je ne veux pas attendre en me disant qu’il n’y a rien à faire, au contraire, s’il y a une contrainte il y a forcément un espace qui va s’ouvrir, et obligatoirement des opportunités à saisir.

 

Qui a eu l’idée des Jeux Dôme Sancy Artense ?

C’est moi ! Nous voulions que ce soient des Jeux intergénérationnels, avec une notion d’héritage derrière, pour amener le plus de personnes possibles à la pratique. Nous avions ciblé essentiellement la jeunesse en s’appuyant sur les écoles. L’engagement et l’engouement des écoles du territoire à travers les Jeux n’a pas été à la hauteur de ce que nous nous étions fixés. Mais nous avons persévéré, nous avons quand même eu des jeunes, mais le taux de participation de la jeunesse a été faible ! Nous avons plus trouvé des personnes entre 30 et 50 ans, voire plus, qui se sont investies sur l’événement. Mais également les plus âgées, nous avons eu une personne de 94 ans ! Il a fait de la belote, mais il était présent. Il est vrai aussi à leur décharge que tout s’est déroulé au mois de juin, et que les jeunes passent des examens, c’est un facteur limitant pour avoir leur adhésion.

 

Est-ce que les Jeux Dôme Sancy Artense ont une longue vie devant eux ?

Le constat qui est clair, est que tout le monde réclame qu’il y ait une nouvelle édition. A nous de savoir comment nous allons organiser les prochains, car nous avons surfé sur la vague des Jeux de Paris. L’engouement des JO 2024 a facilité l’organisation de cet événement, même si nous avons vécu la même chose au niveau local avant de commencer, un gros doute dans l’esprit des gens. A côté de ça, nous avons eu des soutiens de partenaires publics qui ont aimé notre dossier, l’état, la région et le département. En plus, la communauté de communes nous a vraiment soutenu avec du matériel et une subvention importante. Les partenaires privés nous ont également aidés. Nous avons eu une cérémonie d’ouverture, avec de la pluie, et une cérémonie de clôture. On a ressenti la même passion que pour les JO de Paris, l’ampleur a été incroyable, un moment festif de communion, de partage et de vivre ensemble. C’était assez marrant de voir que nous avons vécu les mêmes émotions. A noter que nous avons mobilisé 1950 personnes. Aujourd’hui, chaque village organise un petit événement pour féliciter leurs participants. Nous sommes invités en tant que comité d’organisation. Digérons tout cela, et ensuite on regardera comment le refaire et quelle sera la fréquence.

 

Quel est l’héritage que vous attendez de ces Jeux ?

Est-ce que nous avons amené des gens à la pratique, avons-nous amené la création de clubs ? C’est le cas aujourd’hui, il y a un club d’athlétisme qui s’est créé sur Bagnols et Larodde qui n’existait pas. Il y a un nouveau club de pétanque qui va se créer, mais on ne se l’attribue pas totalement qu’à nous car les JO y sont aussi pour quelque chose bien sûr. Nous avons un nombre d’adhérents qui a augmenté, notamment le badminton et le tennis de table. Pour ce dernier, je pense que les frères Lebrun ont un impact. Nous voulons que cela continue sur notre territoire, mais le but ce n’est pas qu’il y ait des Jeux chaque année, mais plutôt de dire à tous les clubs de créer chaque année des événements dans leur sport respectif. Ensuite, on peut se retrouver tous les deux ans par exemple. Mais ne faut-il pas faire des jeux d’hiver car en 2030, la France les organise.

 

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter Samuel ?

On peut me souhaiter de toujours garder la même énergie, et de croire que le sport contribue fortement au mieux vivre ensemble dans notre société, j’en suis convaincu. Il faut arriver à fédérer des personnes à pratiquer et des gens qui veulent encadrer en termes de dirigeants et de bénévoles, car c’est un vrai sujet. Plus on donne, plus on reçoit, j’ai reçu énormément de gens qui étaient heureux concernant nos Jeux, c’est une grande satisfaction.