L’ASM Rugby Féminin reçoit Rennes demain à Romagnat à 14h. En recevant le dernier de ce championnat Top 10 Élite 1, les Auvergnates se doivent de se montrer performantes et rigoureuses face à une équipe de Bretagne courageuse, et qui n’abandonne jamais. Une belle occasion de préparer les échéances importantes à venir et de faire un point sur l’actualité du club.
Fabrice, avant de parler de cette rencontre de dimanche, satisfait de cette prestation à Lille (victoire 17-0) ?
Avec Vincent, nous sommes contents du résultat acquis à la pause (17-0) où nous avons marqué 3 fois, ce qui permet de rentrer avec le bonus. Dans le contenu, on sait que l’on peut mieux faire, mais vu les conditions (long déplacement, temps hivernal) on va se satisfaire de cette victoire qui est la sixième d’affilée. L’important est de rester sur cette bonne dynamique.
Que sais-tu de cette équipe de Rennes ?
C’est une équipe courageuse, qui ne lâche rien et qui a pris des points de bonus contre Lyon et Blagnac, ce qui montre que cette formation a du caractère. Il faut donc faire attention à ne pas tomber dans un rugby que l’on ne maîtriserait pas et s’appliquer à réaliser ce que l’on sait faire. Si nous sommes en capacité de bien mettre en place notre jeu, cela peut nous sourire, mais à nous de nous montrer vigilants. Si tout cela est respecté on est capable de montrer une force collective impressionnante.
« Pouvoir être à l’aise sur les rotations »
Les filles sont prévenues qu’il faudra livrer un match très sérieux ?
L’objectif est de prendre 5 points contre le dernier sans manquer de respect à notre adversaire du jour. Dans ces matchs-là, le plus gros adversaire, c’est nous-même, il faudra donc élever notre curseur de vigilance. Ce sera aussi l’occasion d’observer comment les filles se comportent, car il y a deux grosses échéances qui se profilent en février (Toulouse et Bordeaux). Et tout cela à l’extérieur dont un match sur Canal Plus. Tout le monde va vouloir y participer. On pendra donc les filles qui sont les plus tranchantes sur le terrain, les plus travailleuses pour ces matchs importants à venir pour le reste de la compétition.
Vous avez su vous adapter rapidement à ce Top 10 pour répondre aux exigences qui en découle ?
Avec Vincent, on a construit ce groupe très tôt cet été pour pouvoir être à l’aise sur les rotations, les blessures et être en adéquation face à la répétition d’efforts que cela exige. Nous avons un groupe qui vit bien à l’entraînement, dans une concurrence saine ce qui facile cette articulation. Cela nous permet de rester performant et de créer une émulation dynamique et sereine. Les filles ont envie de performer encore plus.
« Surpris de constater cette situation, mais nous continuons à travailler »
Qu’est-ce qui a changé depuis ce match au Michelin contre Bordeaux en début de saison ?
On a joué Toulouse et Bordeaux, lors des journées 3 et 4, ce qui était tôt dans la saison où nous manquions de repères collectifs. Maintenant, l’évaluation se fera lors des matchs retour où nous allons avoir une douzaine de rencontres à notre actif. Notre collectif, justement, est plus fort, pour faire face aux individualités et internationales Toulousaines et Bordelaises. Si nous bafouillons notre rugby contre de telles équipes, nous nous ferons punir immédiatement. Les filles en sont bien conscientes. Il faudra faire de bonnes entames de matchs et se montrer constant sur la durée de la partie.
En parlant d’internationales, ce n’est pas un peu frustrant en étant présent depuis des années dans le dernier carré avec un titre de championne de France, en 2021, finaliste l’année dernière, de n’avoir qu’une joueuse sélectionnée en équipe de France à XV (Lina Tuy) ?
C’est une conversation que nous avons depuis longtemps avec la FFR et le staff actuel en place. Je suis toujours assez surpris de constater cela effectivement. Après, c’est à nous de continuer notre travail sur le terrain et l’avenir nous dira si certaines de nos filles seront récompensées de leur abnégation et de leur prestation.
« Nous allons bénéficier d’un superbe outil de travail »
Pour conclure, vous intégrez pleinement la structure pro de l’ASM, et ce projet OneAsm aux Gravanches. C’est une belle consécration pour ce club, véritable bastion du rugby féminin en Auvergne ?
Effectivement, c’est une esquisse qui se réalise et qui est nécessaire pour pouvoir perdurer au plus haut niveau et rivaliser avec les grosses cylindrées comme Toulouse, Bordeaux, où les filles sont déjà dans cette dynamique de la professionnalisation du rugby féminin. Pour nous le staff, et pour les filles, nous allons pouvoir bénéficier de superbes installations pour performer encore plus. Ce projet va rassembler toutes les forces du club en un même endroit, et éviter de s’épuiser à courir un peu partout (Romagnat, Gravanches, CEP, La Gauthière). Nous allons pouvoir beaucoup mieux travailler, et ce, dans de très bonnes conditions. Enfin, nous allons être plus attractifs. Cela devrait nous permettre de pouvoir recruter des joueuses de classe internationale, en capacité de faire basculer un match. La formation, véritable ADN du club, est une bonne chose, mais il faut l’agrémenter d’athlètes de haut niveau pour pouvoir continuer à exister parmi les meilleurs.
Crédit photo : @a.z.o.n.a