L’emblématique et excellente joueuse des Scacquettes de Cusset (perchée sur les épaules à gauche sur la photo principale), championne de la Ligue AURA en 2019 dans ce rugby à X, souhaite que son équipe puisse durablement s’installer et développer cette discipline où elle se donne sans compter. Après une année compliquée, l’exercice 2025/2026, s’annonce plus stable en termes d’effectif.

 

Marion, comment est venue cette passion pour le ballon ovale ?

Petite, j’étais une enfant qui bougeait beaucoup. J’ai commencé par faire de la gymnastique pendant 10 ans, avant de continuer par le basket et par la suite de m’inscrire au rugby. J’ai joué en Nationale 3 à la JAV, ce qui était très intéressant. J’ai rejoint le club de Cusset qui montait une équipe de rugby féminin. Aujourd’hui, je conjugue encore ces 2 sports, avec le basket à Lapalisse et le rugby aux Scacquettes de Cusset. Pour l’instant, j’arrive à tout faire. Cette année avec la saison écourtée de rugby, cela a été plus facile.

 

Tu montres de belles qualités, sur le terrain en étant complète dans ton jeu. Tu ne regrettes pas de ne pas avoir essayé de percer un peu dans ce domaine ?

En commençant le rugby, je suis vraiment tombée amoureuse de ce jeu. J’adore le collectif, le contact physique, le fait de plaquer, de gratter les ballons. Je me suis rendu compte que c’est ce qui me manquait au basket. J’aime bien aussi faire des cadrages débordements en attaque. Je suis toujours restée fidèle à Cusset. Plus jeune, j’aurais eu envie de tenter ma chance à l’ASM Romagnat Rugby Féminin, mais bon, j’aimais bien aussi faire la fête, et puis partir de Cusset aurait été vraiment difficile.

 

« Avec le même staff qu’en 2019, l’année du titre »

 

Après une année difficile, ce club des Scacquettes est sur la bonne voie pour repartir ?

Oui, la dynamique est favorable pour repartir pour la saison prochaine. Nous avons pas mal recruté. Il y a des anciennes qui reviennent. Nos coachs, qui ont été champions de Ligue AURA avec nous en 2019, seront aux manettes l’année prochaine. Tout cela est très positif. Il y a la volonté du club de réussir au niveau féminin et de pérenniser ce projet sur le long terme. Nous sommes actuellement une vingtaine de joueuses, et nous espérons recruter d’autres filles encore. Nous restons sur du rugby à X de toute façon.

 

Un jeu basé sur le mouvement et l’évitement ?

C’est sûr que ce rugby féminin est beaucoup moins frontal que chez les hommes. De plus, ce rugby à X, favorise le mouvement. Il faut vite déplacer le ballon sur les ailes, et prendre les intervalles. C’est un peu comme au 7. Sans oublier de plaquer et de vite se relever pour défendre. Comme il n’y a pas de deuxième rideau, tout va très vite. Si on loupe un plaquage, on peut se faire punir immédiatement.

« Il y aurait matière à faire un gros pôle rugby féminin sur le territoire »

 

Ce club de Cusset où est passée une certaine Clémence Rypen, championne du monde 2022 avec l’équipe de France militaire et aujourd’hui capitaine de l’équipe du Rugby Club Toulon Provence ?

C’est toujours une fierté pour nous de voir une telle joueuse évoluer avec brio, au plus haut niveau du rugby féminin. Clémence, fait honneur à nos couleurs, et nous avons plaisir à la retrouver lorsqu’elle revient dans la région. Je sais qu’avec son club, elle a des échéances importantes pour rejoindre l’Élite 1, l’année prochaine. Et puis l’Allier est aussi un département qui révèle des talents, comme nous avons pu le voir avec ce nouveau titre AURA des Rhinos 03, U18, qui regroupent des filles de Commentry, Gannat, Cusset et Saint-Pourçain-sur-Sioule. Il y a de l’engouement sur le territoire, il faut structurer tout cela.

 

Justement Marion, quand on voit le nombre de clubs qui se lancent dans cette aventure du rugby féminin (Lapalisse, Vichy, Cusset, Gannat) dans ce bassin, l’idée ne serait-elle pas de s’entendre pour développer un pôle important de cette discipline et de jouer à XV du coup ?

Oui, je pense que cela aiderait à construire quelque chose de plus solide et intéressant au niveau du rugby féminin. Cela permettrait de basculer vers la pratique à XV avec un nombre de joueuses suffisant tous les week-ends. Il y aurait matière à faire un gros pôle rugby sur le territoire. On voit que chaque club, dans le coin, peine un peu au niveau de leurs effectifs sur l’ensemble de la saison. J’ai connu, l’entente avec Gannat, et même si cela faisait loin, le projet avait du sens pour moi. On était nombreuses sur le papier. Cela permettait de faire des entraînements ensemble et de progresser. Malheureusement, cela s’est mal conclu et c’est dommage. Le rugby à X, c’est bien, mais le vrai rugby, c’est à XV.

 

Pour conclure Marion, vous exercez un métier dans le social, métier de lien, très malmené en cette période. Je suppose que vous trouvez dans le sport une forme d’exutoire ?

Oui, exactement. Je suis infirmière en EHPAD et nous souffrons d’un manque de moyens évidents pour accompagner au mieux les personnes au sein de leur quotidien. Nous avons de larges amplitudes horaires et il est vrai qu’il est important d’avoir un exutoire à Côté, et c’est pour cela aussi que je fais beaucoup de sports. C’est très important pour mon équilibre personnel et mon épanouissement.