Vous connaissez déjà le football américain et le rugby, mais connaissez-vous le Flag Football ? Un mixte parfait entre les deux, sans contact ! Clermont Sports a rencontré Romain Denis, le coach et responsable de l’équipe des Servals, pour nous en parler un peu plus.
« C’est un sport américain, on n’en a pas l’habitude »
À l’heure où les sports de contact et de ballon sont à leur apogée, ce sport séduit de plus en plus d’adeptes. Né au Canada, le Flag Football apparaît en France dans les années 2010, après la création de la Fédération Française de Football Américain. Un dérivé qui s’ouvre autant aux hommes qu’aux femmes, créant des équipes mixtes. Un match se joue sur la largeur d’un terrain de foot, en deux mi-temps de 20 minutes, à 5 contre 5.
« Il faut comprendre que c’est un sport américain, on n’en a pas l’habitude, c’est entrecoupé entre des temps de jeu et des temps de pause. L’idée pour l’équipe qui attaque, ça va être d’amener le ballon dans l’en-but adverse, comme au rugby, sauf que là il n’y a pas besoin d’aplatir le ballon. »
Pour les défenseurs, le but est d’anticiper au maximum les mouvements des attaquants, pour intercepter la balle ou d’arracher le drapeau attaché aux hanches de tous les joueurs.
« J’avais envie d’un truc léger. Quand j’ai cherché, bonne nouvelle, les Servals, le club de football américain, était en train de remonter une section de flag. »
Ce sport encore méconnu du grand public a rejoint les Servals, une équipe de football américain des Cézeaux déjà reconnue par la FFFA (Fédération Française de Football Américain). D’abord, une nouvelle dynamique s’est mise en place pour l’équipe de Flag sous l’impulsion de Romain et Jonathan. Mais lorsque Jonathan a quitté le navire, les Servals se sont retrouvés sans entraîneur, une situation qui a conduit Romain à prendre les responsabilités.
« C’était soit ça, soit la section allait mourir. Je l’ai fait, je l’ai pris. Moi, j’apprécie, j’aime bien. J’admire l’humain, j’aime bien. Et je trouvais que la mixité, c’était le challenge le plus important, de faire cohabiter des hommes et des femmes dans la même équipe, ce n’est pas plus difficile, c’est juste nouveau. Mais c’était un nouveau challenge. »
Pour être reconnu au niveau de la FFFA, certaines règles sont obligatoires, comme un nombre d’arbitres réglementaires formés par la fédération. Aujourd’hui, l’équipe des Servals est l’une des plus complètes du Puy-de-Dôme.
« Le sport féminin a du retard et il ne se professionnalise qu’au fur et à mesure. »
L’intégration des femmes est une priorité dans le Flag Football, se manifestant par des équipes mixtes ou unisexes. Si les Servals ne proposent qu’une équipe mixte, le titre mondial remporté par la France avec une équipe comprenant une femme confirme et met en lumière le rôle essentiel des joueuses.
« Et en fait, un homme, une femme, ça s’efface dans le jeu. Et aujourd’hui, du moins dans l’équipe, j’ai des femmes qui sont titulaires à un poste et qui sont meilleures que si c’était un homme. »
Malgré l’image du football américain comme un sport de contact et le manque de recrutement des femmes dans le flag, cette image de brutalité s’efface, faisant recruter au club différents profils : « des sportifs, des non-sportifs, des sportives, des non-sportives. Et aujourd’hui, plus ça va, plus les différences se gomment. » En parallèle, toujours chez les Servals, une équipe féminine de football américain se développe aussi, mettant en lumière la mixité dans le milieu sportif.
« La résilience. Je crois qu’il en fallait pour monter cette équipe et il en faut encore. »
Chez les Servals, la solidarité est primordiale. L’ambiance positive et le soutien mutuel au sein de ce groupe en constante évolution permettent à chacun de trouver sa place et de consolider l’équipe, des éléments clés pour une communication et une cohésion efficaces en compétition. Le plus enrichissant est d’abord le côté humain. Avant le sport, il est essentiel de créer une relation de confiance pour porter le groupe.
« Parce qu’on a beau être un et quelques, quand il faut se lever à 4h du matin pour aller jouer à Grenoble et être à Grenoble à 9h du matin, il faut être résilient et courageux du coup. C’est ça. J’ai des questions des plus enrichissantes et les plus difficiles. »
Romain confie qu’en revanche, le plus difficile est le déficit d’image. Le sport n’est pas forcément connu, même si l’inscription de la discipline aux Jeux Olympiques de 2028 marque une progression dans les inscriptions.
« Parce qu’il faut tout développer, tout est à créer. »
La chaîne l’Équipe permet aujourd’hui de mettre en lumière le flag, en diffusant les matchs à la télévision. Désormais, lorsqu’il y a des résultats, ils sont diffusés sur de grandes émissions, mais aussi sur des articles sur internet. Ce sport est en tout début d’ascension, et l’arrivée du sport sur les réseaux sociaux permet également ce coup de pub que les joueurs et dirigeants attendaient.
« J’encourage tout le monde à s’y intéresser, ne serait-ce que par culture du sport. Puisque dans trois ans, elle sera sur nos télés. Et j’espère que ça y restera, mais apparemment c’est déjà parti pour. »