Fondé il y a près de 40 ans, le Gerzat Arverne BMX figure parmi les pionniers du cyclisme sur piste en France. Du sport loisir à la compétition, le club accueille les débutants et les professionnels, de tout âge et de tous niveaux. Clermont Sports est allé à la rencontre d’Olivier Picod, le président du club.

 

« C’était une bande de copains qui avait envie de faire du vélo, qui ont installé la piste ici, avec le soutien de la mairie. »

Alors que le BMX fait son apparition en France dans les années 80, le club se voit être parmi les trois premières pistes. Créé en 1988, le club est reconnu par l’Association Française de Bicross (AFB), aujourd’hui rattachée à la Fédération Française de Cyclisme (FFC) en 1992. Sans coach professionnel, il y avait tout à apprendre.

« Dans les années 90-96, il n’y avait pas de bosses, des virages plats, la butte qui devait être à même pas un mètre de haut, enfin bon, ça n’a rien à voir avec la piste d’aujourd’hui. »

 

Au fur et à mesure des années, le club s’agrandit et fait parler de lui. En bordure de route, les habitants des villes voisines passent devant chaque jour, mais ne connaissent pas réellement l’histoire du club. Une ambiance familiale et l’accessibilité ont permis au Gerzat Arverne BMX de se démarquer et de se faire connaître dans le monde du vélo.

 

« On n’est pas une usine à pilotes. Par contre, on est une usine à champions. »

 

Loin de la pression du résultat, le club s’inscrit malgré tout dans une dynamique de leader. Encadrés par quatre coachs dont deux suppléants, le palmarès est notable. Figure clé du BMX Club de Gerzat, Mélanie Boudoux entraîne et coordonne avec expertise une équipe d’entraîneurs passionnés, dont Nicolas Arschoot, ancien pilote Élite et coach olympique, et Lilian Saint-Luc, dont le savoir-faire est reconnu jusqu’au niveau européen. Forts d’une expérience variée, allant de la compétition de haut niveau à l’encadrement des jeunes talents, ces coachs dynamisent le club et accompagnent chaque pilote, des débutants aux futurs champions.

 

« La philosophie, c’est ça, on se fait plaisir. Ça reste la base. »

 

Au milieu de cette ambiance de compétition, de victoires et de podiums, se trouvent aussi une grande passion du sport et, surtout, un esprit de famille. Ici, tout le monde se connaît, les bénévoles sont régulièrement les mêmes, que ce soient les pilotes, les parents, la famille, c’est une ambiance conviviale. Ce sont 123 licenciés enregistrés en septembre 2024 pour la saison en cours. Une évolution de 13 %, qui montre bien l’essence et l’importance d’une ambiance familiale et constructive au sein du club.

 

« C’est le sport, loisir, plaisir, qui prime, et ça n’empêche pas d’en faire à de très bons niveaux. »

« On travaille la féminisation depuis quatre ans. »

Le Gerzat Arverne BMX est l’un des dix clubs de France à avoir un taux élevé de féminines. Peu importe l’âge, les groupes sont mixtes. Il est difficile de faire venir des femmes dans un milieu qui a toujours été masculinisé. Pour autant, le taux est de 18 % de féminisation au club. Un chiffre d’autant plus important lorsque l’on sait qu’à l’échelle nationale, le taux ne dépasse pas les 12 %, dont seulement 8,13 % en compétition. Le club prend en charge les frais de compétition des féminines, pour les inciter à faire de la compétition, accompagnées par Mélanie Boudoux, qui fait la différence. La mixité des groupes et des âges permet d’intégrer les nouveaux et nouvelles pilotes.

 

« On démarre à deux ans. L’ambition n’est pas forcément de les emmener vers le BMX, mais c’est un premier pied à l’étrier. »

 

Depuis trois années, le club a créé une section à partir de deux ans. Les draisiennes en main, les jeunes pilotes peuvent apprendre à faire du vélo et surtout à ne plus appréhender les potentielles chutes. Bien loin de les former dans l’idée de continuer le BMX, ce groupe de mini-riders de douze à quinze pilotes se forme sur les pistes, et pour certains, reste dans la même dynamique mais avec un BMX.

 

« C’est un club qui est génial et qui avait besoin qu’on ait une équipe qui le prenne en main, qui le dynamise. Et moi, ça m’éclate. »

 

Olivier Picod n’est pas un pilote de BMX. Pourtant aujourd’hui, il est le président du Gerzat Arverne BMX depuis cinq ans. La motivation lui est venue de son fils, pilote depuis des années. Impliqué dans chacune des manifestations et dans la vie du club sans être membre du bureau, Olivier se rend rapidement compte qu’il aime en faire partie. L’objectif ? Perpétuer cet état d’esprit, cet ADN, mais essayer d’y ajouter une touche et de le dynamiser, de continuer de tirer le club vers le haut, de le pérenniser et d’essayer d’améliorer les choses.

« Le premier point, le club en valait la peine, c’est un chouette club et j’avais envie qu’on ne le laisse pas à l’abandon. Et le deuxième, parce que ça m’éclate. Je veux dire, ce n’est pas forcément en lien avec le métier que je fais en dehors, mais j’ai envie de donner du temps et on a plein de décisions à prendre et on a plein de projets. »

 

Le président souligne également que « personne n’est éternel », et qu’il est important d’intégrer régulièrement du sang neuf au bureau, pour éviter la stagnation et favoriser l’évolution. Toujours dans la même dynamique, le club doit conserver cet ADN familial entouré de champions, prêts à donner et à apprendre aux amateurs et aux futurs champions.

 

« On ne travaille pas pour faire grossir le club, mais pour en assurer sa pérennité. »